En ce dimanche tout plein de vent, je viens vous partager avec vous une carte postale. Pas des plus drôles je vous l'accorde, puisqu'il s'agit de la visite du Blockhaus d'Éperlecques, que nous avons visité avec mon Lui et un de nos amis voilà deux semaines.
Je ne vous cache pas que depuis ma lecture du roman de Sarah Cohen-Scali "Max", je suis entrée dans une période où je m'intéresse beaucoup à la guerre 39-45, j'essaye de voir et de lire des choses qu'on ne nous apprend pas à l'école. Et du coup, cette visite du Blockhaus d'Éperlecques tombait "à pic".
Quelques mots d'HistoireLe Blockhaus d'Éperlecques a été construit entre 1943 et 1944, pour servir de base d'assemblage et de lancement des missiles V2, visant à bombarder l'Angleterre. Il a été construit par des travailleurs forcés issus des camps de concentration ou de travail de toutes origines, et par des français enrôlés de force.Sa construction n'a jamais été achevée du fait de bombardements répétés des britanniques et des américains, qui ont causé d'énormes dégâts et ont empêché son utilisation.
La visite commence par un passage de 5 minutes dans deux wagons des trains de la honte. Vous êtes immergé dans une ambiance très pesante : la sonorisation vous transporte pendant la guerre, comme si vous y étiez, avec les chiens, les cris, les pleurs, le bruit infernal du train... Indescriptible.
Vous continuez ensuite sur un sentier qui passe dans la forêt, à côté de trous laissés par des bombes et des véhicules et autre machines de guerre. Et enfin, vous trouvez le Blockhaus. Immense. Rien que son toit a une épaisseur de 5m. Ces sont des missiles "TallBoy" qui ont fait le plus de dégâts. L'un d'entre eux a touché le toit (vous avez la photo), ce qui n'a pas fait grand chose. Par contre, celui qui est tombé à côté (laissant un trou dans le sol de 41m de large sur 18m de profondeur) a provoqué un mini-séisme, qui a fragilisé toute la structure du bâtiment.
Et dans les camions militaires, la nature reprend ses droits, une belle façon de conclure une visite riche en émotions.
C'est une visite qui m'a profondément marquée et touchée, c'est difficile de passer dans ce lieu sans ressentir toute son horreur. Visite difficile, mais ô combien importante, pour ne jamais oublier.
Pour ce qui est de la visite (une visite libre) :
- 10.00€ pour les adultes, 5,50€ pour les enfants et 7,00€ pour les étudiants.
- Tarifs de groupes et tarifs "de famille"
Pour ce qui est des horaires :
- Ouverture tous les jours, dimanches et jours fériés compris
- Mars : de 11h à 17h
- Avril et Octobre : de 10h à 18h
- Mai, Juin, Juillet, Août et Septembre : de 10h à 19h
- Novembre : de 14h15 à 17h
- Fermeture annuelle : Décembre, Janvier et Février
Plus de renseignements sur le site du Blockhaus d'Éperlcques.
Ça a l'air très impressionnant comme endroit, mais je ne sais pas si j'aurais le courage d'y aller un jour (j'ai tendance à pleurer quand je lis un livre ou regarde un reportage sur le sujet), pourtant comme tu le dis c'est important!Merci pour cette carte postale :)
RépondreSupprimerOui, j'ai tendance aussi à pleurer dans ce genre de livres, reportages etc. (d'ailleurs, j'ai vu sur France 3 il y a peu le téléfilm "Malgré elles" et j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps !). Mais je ne sais pas, la visite m'a touchée, bouleversée mais aussi révoltée et je crois que c'est ça qui l'emporte finalement...
SupprimerJe ne sais pas si je pourrais supporter ce genre de visite. J'ai énormément lu sur la vie dans les camps, la vie cachée et ça me mets toujours dans des états terribles alors y être "confronté" pour de vrai. Brrrr.
RépondreSupprimerC'est vrai que c'est une visite lourde de sens. Après, je pense que je vivrais beaucoup plus mal une visite dans un camp, ça doit être vraiment très violent. Là, c'est dur mais c'est surtout révoltant en fait !
SupprimerMerci pour cette visite en ta compagnie Chicky-Poo.
RépondreSupprimerJe comprends que ce soit une visite éprouvante.
Pour l'instant je n'ai visité que différents mémoriaux dont celui de Caen, le wagon de l'armistice à Compiègne, un cimetière militaire, la Maison d'Anne Frank à Amsterdam, (et les plages du débarquement car j'ai grandi tout près...) Le lieu qui m'a le plus marquée en France est le mémorial de Caen. Mais à part pour les plages du débarquement, qui offrent maintenant une vue plutôt paisible, ou le wagon de l'armistice, qui est émouvant mais pas impressionnant, je me suis rarement trouvée "in situ" comme toi sauf deux fois (mais pas concernant la 2ème guerre mondiale). Une fois c'était au Mur de Berlin et j'ai trouvé ça très émouvant, ne serait-ce que poser la main sur le mur... ceci dit c'est différent encore car il a été nettoyé et toute une partie a été habillée de différentes fresques, il n'y a plus les barbelés ni les polices militaires avec les mitraillettes. L'autre fois c'était il y a 6 ans, sur une petite route de Croatie... la route elle même avait été sécurisée mais elle était en rénovation, encore pleine de cratère et de chaque côté s'alignaient des maisons dont pas une seule n'avait été épargnée par des impacts d'obus, de balles, etc... d'autres à moitié écroulées car une bombe était tombée dessus. C'était de petits villages de campagne et on sentait que les habitants avaient été traqués jusque dans la moindre maison... certaines avaient été réparées, d'autres semblaient inhabitées, on avait d'un côté l'impression que la guerre n'était pas finie et es soldats allaient surgir d'un instant à l'autre. De l'autre on croisait des habitants souriants qui nous prouvaient que la paix était bien là. Avec mon mari, on avait l'impression de s'être dédoublés et de se trouver en même temps dans deux époques différentes. Très perturbant...ça s'est étendu comme ça sur des kilomètres, dans la voiture il régnait un silence de plomb.
C'est sûr qu'on n'oublie pas.